Les décorations s'installent, les chants résonnent, les invitations s'accumulent. Pour beaucoup, le temps des fêtes est synonyme de joie et de retrouvailles. Mais quand on porte le deuil d'un être cher, cette période peut devenir un véritable défi. Comment traverser ces semaines quand le cœur est lourd ?
Le paradoxe des fêtes en deuil
Il y a quelque chose de cruel dans le contraste entre l'ambiance festive qui nous entoure et la tristesse qui nous habite. Pendant que le monde célèbre, nous pleurons. Pendant que les autres se réjouissent, nous nous souvenons.
Ce décalage peut être source d'une immense solitude. On peut se sentir incompris, à contre-courant, presque coupable de ne pas partager l'enthousiasme général.
Sachez d'abord ceci : ce que vous ressentez est normal. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de vivre les fêtes en deuil. Votre peine est légitime, et elle a sa place — même au milieu des guirlandes.
« Le deuil ne prend pas de pause pour les fêtes. Et c'est correct comme ça. »
Se donner la permission
La première chose — et peut-être la plus importante — est de vous donner la permission d'être là où vous êtes. Pas là où les autres voudraient que vous soyez. Pas là où vous pensez que vous « devriez » être.
Permission de pleurer
Même au réveillon. Même devant la famille. Les larmes sont une expression naturelle de l'amour que vous portez encore.
Permission de rire
Si un moment de joie survient, accueillez-le sans culpabilité. Rire ne signifie pas oublier.
Permission de refuser
Vous n'êtes pas obligé·e d'aller à toutes les fêtes. Dire non est un acte de soin envers vous-même.
Permission de changer d'avis
Vous aviez dit oui mais vous n'y arrivez plus ? C'est acceptable. Vous aviez dit non mais finalement vous avez envie ? Aussi acceptable.
Repenser les traditions
Les traditions familiales peuvent être réconfortantes ou douloureuses — parfois les deux à la fois. C'est le moment de vous demander : qu'est-ce qui me fait du bien ? Qu'est-ce qui est trop difficile ?
Ce que vous pouvez faire
- Modifier les traditions — Changer le lieu, l'heure, le menu peut créer une forme de « nouveau chapitre » plutôt qu'une répétition douloureuse
- Créer de nouveaux rituels — Allumer une bougie pour l'absent·e, partager un souvenir, lever un verre en son honneur
- Simplifier — Personne ne vous demande de tout faire comme avant. Un repas plus simple, moins d'invités, c'est parfaitement acceptable
- Déléguer — Si vous receviez habituellement, peut-être qu'un autre membre de la famille peut prendre le relais cette année
Communiquer avec les proches
L'entourage ne sait pas toujours comment réagir face à notre deuil. Certains éviteront le sujet par peur de nous faire de la peine. D'autres voudront à tout prix nous « remonter le moral ».
Si vous le pouvez, exprimez ce dont vous avez besoin :
- « J'ai besoin qu'on parle de lui/elle, ça me fait du bien »
- « Je préfère qu'on ne me pose pas trop de questions ce soir »
- « J'aimerais qu'on prenne un moment pour penser à elle ensemble »
- « Je risque de partir tôt, ne le prenez pas personnellement »
Vos proches seront souvent soulagés de savoir comment vous soutenir.
Prendre soin de soi
Le deuil est épuisant. Les fêtes aussi. La combinaison des deux demande beaucoup d'énergie. Voici quelques pistes pour traverser cette période :
Rituels de soin quotidien
- Prévoir des moments de solitude, même courts
- Maintenir une routine de sommeil autant que possible
- Bouger — une marche, même courte, peut aider
- Limiter l'alcool, qui peut amplifier les émotions
- Manger régulièrement, même sans appétit
- Avoir un « plan de sortie » pour les événements sociaux
Honorer l'absence
Plutôt que de faire comme si l'absent·e n'existait pas, certains trouvent du réconfort à lui faire une place symbolique. Quelques idées :
- Allumer une bougie en son honneur pendant le repas
- Partager un souvenir ou une anecdote à table
- Préparer son plat préféré
- Écrire une lettre et la brûler symboliquement
- Faire un don à une cause qui lui tenait à cœur
Vous trouverez plus d'idées dans mon article La chaise vide : honorer l'absence pendant les fêtes.
Et si les fêtes ne sont pas possibles cette année ?
Parfois, la meilleure chose à faire est de ne rien faire. De laisser passer cette année. De se mettre en retrait. De cocooner chez soi avec un bon livre ou un film réconfortant.
Ce n'est pas une défaite. C'est une façon de respecter là où vous en êtes dans votre deuil. L'année prochaine sera différente. Et celle d'après encore.
« Traverser les fêtes en deuil, c'est déjà une victoire. Peu importe comment vous les traversez. »
Vous n'êtes pas seul·e
Si cette période est particulièrement difficile, n'hésitez pas à chercher du soutien. Un·e ami·e de confiance, un groupe d'entraide, un·e professionnel·le... Parler peut alléger le poids.
Et si vous avez besoin d'une oreille bienveillante, je suis là. Parfois, simplement savoir que quelqu'un comprend ce que l'on traverse fait toute la différence.
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